Décarbonation.

Ne vous contentez pas de vous engager, Agissez

L’industrie du ciment traverse une crise de la décarbonation. À l’échelle mondiale, nous ne sommes pas en mesure de respecter l’objectif des 1,5 degrés d’ici à 2030. Il est urgent d’agir si nous voulons réduire les émissions de carbone de 50 % d’ici à 2030.

La consommation d’énergie représente un tiers des émissions provenant du processus de production du ciment, mais de réels progrès ont été réalisés pour réduire ces émissions par l’utilisation de sources de combustibles alternatives et par l’amélioration de l’efficacité des fours et l’électrification.

Toutefois, la réduction des émissions liées au procédé, responsables des deux tiers des émissions associées à la production de ciment, reste insuffisante. Ces émissions sont la conséquence inévitable de la réaction chimique qui se produit lorsque le calcaire se décarbonise pour produire du clinker, le principal ingrédient du ciment.

Il n’existe que deux moyens réalistes permettant de réduire les émissions liées de procédés :

  • Capter le CO2 produit grâce à la technologie CCUS (Capture, Stockage et Réutilisation du Carbone)
  • Produire moins de CO2 en fabriquant des ciments bas carbone contenant moins de clinker – principale source d’émissions CO2 ; ce qu’on appelle la substitution du clinker

Et la technologie CCUS ?

Ces dernières années, la technologie CCUS (Capture, Stockage et Réutilisation du Carbone) s’est imposée comme la solution idéale pour décarboner à grande échelle les émissions liées aux procédés. Mais si la technologie CCUS a un rôle important à jouer dans la décarbonation du secteur sur le long terme, il ne s’agit pas pour autant d’une « solution miracle ». Elle est coûteuse et nécessite des investissements importants, son potentiel de déploiement à l’échelle mondiale étant limité. Elle ne conviendra qu’à un petit nombre de cimenteries et il est peu probable qu’elle puisse être déployée à grande échelle avant la fin des années 2030. La technologie a besoin de temps pour mûrir. Au lieu d’être le début de la solution, la technologie CCUS devrait être la fin de la solution, en absorbant tout le CO2 restant après que les autres solutions « en amont » aient été privilégiés.

Augmentation des besoins en énergie

Les technologies CCUS se heurtent aussi à la problématique de l’intensité énergétique. Un rapport de 2018 de l’Institut d’Études Européennes, intitulé « A Bridge Towards a Carbon Neutral Europe », estime que 12 TWh seraient nécessaires, par an, pour la technologie CCUS dans le ciment d’ici 2050. Et là où la technologie CCU est mise en œuvre, les besoins en énergie seraient encore plus élevés, puisqu’ils seraient jusqu’à 25 fois plus énergivores.

Des solutions plus adaptées existent

Les ciments à haute teneur en filler et à faible teneur en eau peuvent grandement contribuer au défi du CO2.

Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, intitulé « High-Filler Cements: Potential economically viable solutions for a low-CO2 cement based materials industry, UN Environmental Programme » explique que les technologies du ciment à faible teneur en clinker constituent le meilleur moyen de décarboner l’industrie du ciment. Ces technologies apportent des solutions peu coûteuses, déployables à grande échelle et immédiates à un problème de taille : les émissions liées au procédé de clinkérisation. Elles peuvent être mises en œuvre tout en conservant, voire en améliorant, les caractéristiques techniques du béton, notamment sa résistance mécanique et sa durabilité. Il est important de noter que de privilégier l’utilisation de ciments bas carbone à faible teneur en clinker permettra de réduire considérablement la pression qui pèse sur la technologie CCUS, car la production de ces ciments génèrera dès le départ beaucoup moins de CO2.

Si les ciments à faible teneur en clinker et en carbone sont disponibles depuis des décennies, le problème réside dans la capacité de l’industrie à les déployer à grande échelle, notamment en raison du manque de disponibilité. Or, la technologie ACT est à cet égard une technologie innovante, dans la mesure où elle multiplie les avantages des ciments bas carbone traditionnellement utilisés, et ceux des nouveaux ciments, et permet aujourd’hui d’étendre la production de ces ciments dans des proportions encore jamais atteintes.

La technologie ACT peut permettre de réduire considérablement les émissions de CO2 d’ici à 2030. Nous devons nous concentrer davantage sur les solutions alternatives de décarbonation à court terme pour atteindre les objectifs de 2030 et, par conséquent, nous aligner sur les exigences de décarbonation reconnues au niveau international.

Les technologies de ciment bas carbone peuvent accélérer la réduction des émissions de CO2 et peuvent être mises à la disposition de l’ensemble de l’industrie du ciment de manière à décarboner rapidement et significativement le secteur d’ici à 2030 et ce, à moindre coût supplémentaire.